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Gaston Doumergue (2) - Généalogie d’un Président de la République né à Aigues-Vives

Généalogie du Président de la République Gaston Doumergue

lundi 14 août 2006, par Presse libre d’Aigues-Vives - Redaction indépendante

« Gastounet », Gaston Doumergue, le plus célèbre des Aigues-Vivois, est certainement le plus connu des présidents de la Troisième République. Pour les habitants d’Aigues-Vives, il n’est pas un inconnu. Sa maison, place du griffe, (rebaptisée place Doumergue) s’orne d’une plaque rappelant qui il était. Pourtant, connaît-on bien l’homme, l’enfant du pays qui, « monté » à Paris, a occupé la plus haute charge de l’Etat ? Quelle était cette famille Doumergue dont le fils s’est ainsi illustré ?

Tout individu, simple citoyen ou président, reçoit une éducation de son milieu, de ses maîtres, de sa famille. Evoquaient les Doumergue, parents et alliés, permet de situer le plus célèbre de leurs représentants. Les parents élèvent leurs enfants mais la société et les études marquent souvent la personnalité. L’école primaire, le lycée et les études supérieures ont formé durablement les convictions de Gaston Doumergue. Cette instruction l’a aidé dans ses fonctions et son activité politique. A la fin de sa vie, retiré avec son épouse en Haute-Garonne, il n’oublie pas son village natal où il revient de temps en temps. C’est au cours d’un séjour dans sa maison qu’il meurt subitement.

Un peu de généalogie : Les Doumergue avant Doumergue.

Au milieu du XVIe siècle, la quasi totalité des Aigues-Vivois a choisi la Réforme protestante et reste membre de l’Eglise réformée au moins jusqu’à la première guerre mondiale.

Le nom des Doumergue figure dans les registres de baptêmes, mariages et sépultures, tenus par le pasteur et conservés depuis le début du XVIIe.

En 1623-24, sont baptisés Pierre et Gilles Doumergue, fils de Jean et Marie Delon. En 1685, lors de la révocation de l’édit de Nantes, le cadet, Gilles, abjure comme tous les autres habitants d’Aigues-Vives menacés par les dragons du roi. De 1685 à 1787, date de l’édit dit de « tolérance », les nouveaux convertis, qualificatif des protestants qui ont abjuré, « de bouche mais non de cœur » selon l’expression de l’époque, jouent le double jeu : ils vont à l’église les jours de fêtes et aux assemblées réformées « au désert », la nuit pour ne pas être surpris.

A la fin du XVIIIe siècle, Antoine Doumergue et Jeanne Melon ont quatre enfants qui se marient dans les années 1792-1800 : Marie se marie avec Isaac Arnaud, Antoine épouse Marie Fontanès, Pierre s’unit à Marguerite Hébrard et Jacques à Elisabeth Pasquier.

Gaston Doumergue est l’arrière petit-fils de Pierre et Marguerite Hébrard.

Le 6 frimaire an 5, Pierre Doumergue épouse Marguerite Hébrard, ils ont 3 enfants :

- Jeanne, épouse de H. Vidier,
- Julie, épouse de C. Mourgues
- Pierre, épouse Adélaïde Vialat le 23 janvier 1823, ils ont 2 enfants :

- Fanny, épouse d’A. Liautard,
- Pierre épouse Françoise Pattus le 20 avril 1848, ils ont 2 enfants :

- Fanny, épouse de J. Combe,
- Gaston épouse Jeanne-Marie Gaussal le 1er juin 1931.

Pour l’anecdote Gaston Doumergues est le premier Président de la République française à s’être marié à l’Elysée. Il était même le seul jusqu’en février 2008, date à laquelle le Président Nicolas Sarkozy s’est à son tour marié discrètement avec l’ex-top modèle et chanteuse Carla Bruni.

Au XVIIIe comme au XIXe siècles, les Aigues-Vivois ont trois sources principales de revenus : l’agriculture et ses activités annexes, l’artisanat textile, fabrication de cadis et molletons et le travail de la pierre, l’exploitation des carrières de calcaire de Garrigouille, à l’écart du village.

Les Doumergue sont propriétaires-agriculteurs. Le chef de famille travaille lui même ses terres et se fait aider par des journaliers pour les travaux importants.

Les Doumergue ne sont pas les plus gros ni les plus riches, mais ils ont quelques biens au soleil et chaque génération essaie d’arrondir son domaine. Sous la Révolution et l’Empire, les trois frères Doumergue profitent de la demande croissante en vins et eaux-de-vie : Antoine et Jacques sont fabriquant d’eau-de-vie, on ne sait s’ils sont associés.

Antoine, l’aîné, est l’héritier ; c’est lui qui fait le partage entre les frères à la mort du père. Le premier à se marier, en 1792, il est victime de la chute de la nouvelle monnaie, car la dot de sa femme est payée en papiers-assignats. Ses deux frères, Pierre et Jacques, se marient respectivement en 1797 et 1800, leur beau-père verse la dot, partie en numéraire « métallique », partie en terres.

Le grand-père de Gaston, Pierre, propriétaire et fabricant d’eau-de-vie, épouse en 1823, A. Vialat, fille de François, propriétaire de la « métairie de Robillac »(Rouvillac actuellement), il donne en dot à sa fille deux vignes.

En ce début du XIXe siècle, c’est encore l’époque où seuls les hommes sont instruits, lors de l’établissement du contrat de mariage chez le notaire, les mères et les filles disent « ne savoir signer ».

Les jeunes filles cousent, brodent, préparent leur trousseau. Dans une garde-robe en bois noyer, elles rangent un assortiment de « linceuls » (draps), nappes, serviettes et essuie-mains. Une douzaine de chaque, de quoi recevoir famille et invités. Les épouses apportent aussi en dot des bijoux, le plus fréquent est le clavier ou « chaîne en or pour le col ». La richesse se mesure au nombre de tours.

Le clavier d’Adélaïde Vialat a cinq tours « à l’un desquels est suspendu une croix en diamants, à un autre un médaillon où est le chiffre de la demoiselle, à chacun des autres une étoile ou cœur en or ».

Françoise Pattus, la mère de Gaston, a une chaîne en or à deux grands tours et une autre à trois petits tours avec au bout un papillon, signe distinctif des protestants.

L’annonce du décès du Président, le 18 juin 1937, stupéfie, consterne les Aigues-Vivois, amis et connaissances qui l’avaient rencontré la veille, souriant, simple et cordial comme toujours. L’hommage de la nation a lieu à Nîmes, place des Arènes, « une écharpe tricolore ceinture le monument romain, au centre sur un immense écusson noir, une longue palme de branches d’olivier y est fixée ».

Au temple d’Aigues-Vives, le service religieux célébré par le pasteur Armengaud réunit la population du village.

Paul Pattus, maire depuis 1935, prononce au nom de ses concitoyens, place E. Jamais, le discours d’adieu « au plus illustre des enfants du pays ». Il rappelle « l’ascension de l’homme politique et les honneurs accordés à l’intelligence et au travail de celui qui les méritait et n’avait qu’un souci, l’intérêt général ».

Quelques jours après, le conseil municipal est informé que G. Doumergue, par testament, lègue à la commune sa maison natale et sa bibliothèque.

>> voir aussi l’article « Gaston Doumergue (1) - Biographie d’un Président de la République né à Aigues-Vives »

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